J'ai tracé un cercle sur la terre ocre
Au pied du mur, j'ai tracé un cercle sur la terre ocre.
J'y ai mis mes pieds.
Une femme mûre est une femme qui a eu des blessures et qui sait les penser...
- Les panser sans doute ?
- Non, les penser .
Quand on panse une blessure c'est un court moment de torture.
Quand on pense une blessure, on voit le haut du mur.
Au pied du mur.
Le reste reste à faire.
Ce qui est révélé.
Notre rêve ailé ?
Notre rêve laid ?
Pas une mince affaire.
Les buvards sont bavards pour nous faire taire.
Qu'absorbent-ils vraiment ?
Le parchemin est vide d'encre - rempli des larmes et des songes qui traversent mes nuits, mes peurs, mes erreurs, depuis toujours, depuis tant et tant de temps.
Par quel chemin , par quel chemin ?
Quel est le chemin du buvard, de l'éponge ?
Assez !
Je plonge.
Je saute du mur et mes songes m'enveloppent de pensées,
de brumes,
de nuages,
d'encre .
Le ciel est gris, le ciel est noir.
Ce soir, t'es-tu tu ?
Qui es-tu ?
Où es-tu ?
Au pied du mur.
Tout est toujours à recommencer ...
Au pied du mur j'ai tracé un cercle sur la terre ocre ...